L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a lancé le jeudi 1er octobre dernier un appel à volontaires pour participer à des essais cliniques de candidats vaccins.
Les volontaires retenus seront ainsi soumis à un certain nombre d’examens, se verront injecter un candidat vaccin ou un placebo, resteront en observation pendant une durée variant de 30 minutes à 4 heures, puis feront l’objet d’un suivi dans des centres hospitalo-universitaires à travers le pays. Ce suivi prendra alors la forme de visites médicales quotidiennes pendant la première semaine suivant l’injection du vaccin ou du placebo, puis d’une visite hebdomadaire pendant un mois.
Ils continueront ensuite à être suivis dans le cadre d’un programme de surveillance pendant un à deux ans.
De nombreux salariés désireux de participer à l’élaboration du vaccin tant attendu s’interrogent sur la compatibilité de ces essais avec leurs obligations professionnelles.
Cette situation relativement inédite est l’occasion de rappeler que les examens médicaux autorisant le salarié à s’absenter de son lieu de travail sont strictement limités par la loi.
Le Code du travail prévoit en effet des cas limités d’autorisation d’absence à l’égard de publics déterminés :
Bénéficient d’autorisations d’absence :
La durée de ces absences, incluant le temps d’examen mais également le temps de trajet aller-retour pour s’y rendre, ne doit faire l’objet d’aucune baisse de rémunération, et est même assimilée à du temps de travail effectif pour la détermination de la durée des congés payés ainsi que pour les droits légaux ou conventionnels acquis liés à l’ancienneté dans l’entreprise.
Le temps nécessité par les examens médicaux auprès du service de santé au travail, est:
– soit pris sur les heures de travail des salariés sans qu’aucune retenue de salaire ne puisse être opérée ;
– soit rémunéré comme temps de travail normal lorsque ces examens ne peuvent avoir lieu pendant les heures de travail.
Outre leur assimilation à du temps de travail effectif pour les droits à congés payés et les droits liés à l’ancienneté, les examens médicaux auprès du médecin du travail, sont également pris en considération pour le décompte de la durée du travail, le calcul des heures supplémentaires et l’appréciation des durées maximales du travail.
Le temps et les frais de transport nécessités par ces examens doivent également être pris en charge par l’employeur.
Cette prise en compte joue aussi bien pour les examens de suivi périodique des salariés que pour les examens complémentaires ou pour les examens que doivent subir les salariés faisant l’objet d’un suivi médical renforcé (travailleurs de nuit, travailleurs handicapés…).
En application de l’article L. 1226-5 du Code du travail, bénéficient d’autorisations d’absence pour suivre les traitements médicaux rendus nécessaires par leur état de santé les salariés souffrant d’une « maladie grave », telle que listée à l’article article L. 160-14 du Code de la sécurité sociale.
Il s’agit principalement des salariés souffrant d’une affection longue durée.
***
Les rendez-vous médicaux nécessaires à la participation aux essais cliniques de vaccins n’entrent donc dans aucune des catégories d’autorisation d’absence prévues par le Code du travail.
Or, en dehors de ces cas, un salarié n’a en principe pas le droit de s’absenter de son poste de travail pour se rendre à un examen médical, et son absence injustifiée, a fortiori si elle est répétée, pourra même être un motif de licenciement.
Dès lors, le salarié qui souhaite participer aux phases de test des vaccins anti-covid devra :
Rappelons qu’il n’est pas interdit pour l’employeur souhaitant soutenir son collaborateur dans cette démarche de lui accorder une autorisation d’absence rémunérée afin de lui permettre de se rendre aux différentes visites nécessitées par le protocole sans que cela n’impacte sa rémunération.