#
Entretiens professionnels : Il reste moins de 4 mois pour les tenir

La crise sanitaire exceptionnelle de cette année 2020 et son lot de mesures de protection des salariés ne doit pas conduire à délaisser la formation professionnelle qui est un vecteur de performance et de croissance.

L’article L. 6315-1 du Code du travail impose à l’employeur, quelle que soit la taille de l’entreprise, d’organiser tous les 2 ans un entretien professionnel et, tous les 6 ans, un entretien dédié à « l’état des lieux récapitulatif du parcours professionnel du salarié ».

En principe, et sauf aménagement, notamment par voie d’accord collectif de branche ou d’entreprise, la durée de 6 ans à l’issue de laquelle se tient cet entretien récapitulatif, s’apprécie selon ce même texte « par référence à l’ancienneté du salarié au sein de l’entreprise ».

Aussi, un salarié engagé le 1er avril 2014 aurait dû bénéficier de son entretien récapitulatif le 1er avril 2020 au plus tard.

En raison de la crise sanitaire, par ordonnance n° 2020-387 du 1er avril 2020, le Gouvernement a permis aux entreprises de reporter les entretiens récapitulatifs de l’année 2020 au 31 décembre de cette année au plus tard.

Si ce n’est pas déjà fait, les entreprises doivent donc établir la liste des salariés atteignant 6 années d’ancienneté en 2020, et organiser leur entretien récapitulatif d’ici la fin de l’année.

Rappelons que cet entretien permet « de vérifier que le salarié a bénéficié au cours des six dernières années des entretiens professionnels prévus au I et d’apprécier s’il a :

1° Suivi au moins une action de formation ;

2° Acquis des éléments de certification par la formation ou par une validation des acquis de son expérience ;

3° Bénéficié d’une progression salariale ou professionnelle ».

Si vous recourez encore massivement au télétravail, sachez par ailleurs que pour le Ministère du travail, ainsi qu’il le précisait dans son questions-réponses du 20 mai 2020 sur le sujet : « rien ne s’oppose à ce que l’entretien professionnel soit réalisé sous forme de visioconférence à condition qu’il respecte bien les conditions énoncées à l’article L.6315-1 du Code du travail et en particulier qu’il donne lieu à la rédaction d’un document dont une copie est remise au salarié ».

L’obligation de tenue de l’entretien professionnel a donc survécu au Covid-19.

Cette démarche est d’autant plus importante qu’une sanction est prévue en cas de manquement dans les entreprises de plus de 50 salariés, lorsque le salarié n’a pas bénéficié de l’entretien récapitulatif et d’au moins une formation dite « non obligatoire ».

Si l’application de cette sanction est suspendue jusqu’au 31 décembre 2020, en cas de manquement au titre de l’exercice 2020, constaté à compter de début 2021, l’entreprise risque de devoir verser 3.000 € sur le CPF des salariés concernés à titre d’abondement sanction.

La Garanderie Avocats, mobilisé pour vous accompagner dans cette démarche, rappelle enfin qu’elle doit nécessairement être distinguée de l‘habituel entretien d’évaluation.

le 11/09/2020

Articles du même auteur

Libertés & Droits Humains
Une égalité femmes-hommes sous peine de mise à l’index !
L’Organisation Internationale du Travail, dans son rapport du 8 mars dernier, constatait un écart de rémunération de 20% entre femmes et hommes au niveau mondial.Frans Timmermans, premier...
[Lire la suite]
Publié le 29/04/2019
Libertés & Droits Humains
Les représentants du personnel sont-ils dispensés de Pass sanitaire ou de vaccin ?
Le questions/réponses sur le Pass sanitaire et l’obligation vaccinale à destination des agents de contrôle du Ministère du travail aménage l’obligation de Pass sanitaire et de vaccination...
[Lire la suite]
Publié le 21/10/2021
Rémunérations & Avantages Sociaux
Les entreprises ne sollicitant pas les allocations de chômage partiel peuvent-elles néanmoins bénéficier des exonérations de charges sociales sur le salaire qu’elles maintiennent ?
De nombreuses entreprises, notamment dans le secteur du luxe, ont largement communiqué sur le fait qu’elles ne recourraient pas au dispositif de chômage partiel tout en maintenant la...
[Lire la suite]
Publié le 14/05/2020
Organisation & Bien-Être au travail
L’annulation ou le report d’une prestation en raison de l’épidémie justifie-t-elle la rupture anticipée des CDD conclus pour assurer celle-ci ?
L’article L. 1243-1 du Code du travail autorise la rupture anticipée du CDD en cas de force majeure qui se définit comme « la survenance d’un événement extérieur irrésistible ayant pour...
[Lire la suite]
Publié le 30/03/2020

Nos experts :

Nos domaine d'Expertise

Dialogue social & relations collectives
Rémunération & Avantage sociaux
Santé

Organisation & bien-être au travail
Libertés & droits humains

Ethique & compliance