# Dialogue Social & Relations Collectives
Publication de la Loi de ratification des Ordonnances Macron et CSE : les derniers ajustements

Validée par le Conseil Constitutionnel le 21 mars 2018, la Loi de ratification des ordonnances Macron du 22 septembre 2017 et de l’ordonnance « balai » du 20 décembre 2017, n’attendaient plus que sa publication pour entrer en vigueur.

C’est désormais chose faite puisque la Loi du 29 mars 2018 n°2018-217 a été publiée au Journal Officiel du 31 mars 2018.

Cette publication met ainsi un terme à la saga de l’été 2017 et ses 8 mois de suspens.

Au nombre des derniers ajustements apportés par la Loi de ratification, l’ensemble des mesures phares des ordonnances sont les plus fournies s’agissant du CSE (Comité Social et Economique).

Point sur les principales dispositions portant sur le CSE

  • - Mise en place du CSE et période transitoire

Les entreprises pourront anticiper la mise en place du CSE en 2019 lorsque les mandats des anciennes Institutions Représentatives du Personnel (IRP) arriveront à l’échéance entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019.

  • - Elections partielles obligatoires

En cas d’annulation, par le juge judiciaire, d’un ou plusieurs mandats pour non-respect de la règle de la représentation proportionnelles des sexes dans la liste de candidatures au CSE, l’employeur n’est désormais plus dispensé d’organiser des élections partielles.

C’est ainsi que le Conseil Constitutionnel a censuré l’article 6 de la Loi de ratification adoptée par le Parlement, estimant que la disposition initiale, portait atteinte de manière disproportionnée au principe de participation des travailleurs, en risquant de laisser vacants plusieurs sièges et d’entacher de la sorte, le fonctionnement normal du CSE.

  • Droit d’alerte

Dans les entreprises de 11 à 49 salariés, le droit d’alerte en cas d’atteinte aux droits des personnes, à leur santé physique ou mentale ou aux libertés individuelles, ou de danger grave et imminent, est rétablit.

  • - Formation des élus

Tous les élus du CSE bénéficient de la formation en matière de santé, sécurité et conditions de travail (SSCT) et non plus seulement les membres de la commission SSCT.

  • - Le règlement intérieur du CSE

L’article L2315-24 modifié du Code du travail dispose que, sauf accord de l’employeur, le règlement intérieur du CSE ne peut contenir des clauses imposant à l’employeur des obligations ne résultant pas de dispositions légales.

Il s’agit ici de consacrer une jurisprudence constante de la Cour de cassation  (Cass. soc. 15 janv. 2013 n°11-28.324).

Au demeurant, si l’employeur donne son accord, celui-ci revêt la nature juridique d’un engagement unilatéral qui peut être dénoncé après l’information du CSE et le respect d’un délai raisonnable.

  • - Transfert des reliquats de budget

Les limites et conditions seront fixées par un décret à venir.

Si l’employeur est contraint de prendre en charge une expertise au motif que le budget de fonctionnement est insuffisant pour couvrir le coût de l’expertise, une interdiction de transfert du budget de fonctionnement vers le budget des activités sociales et culturelles (ASC) s’impose durant 3 ans.

Si, au cours des 3 dernières années, le CSE a procédé à un transfert du budget de fonctionnement vers le budget des ASC, alors l’employeur ne sera pas tenu de prendre en charge le coût d’une expertise dans le cas où le budget de fonctionnement du CSE serait insuffisant.

Le cadre est désormais solidement posé et quasiment stabilisé même s’il existe encore un certain nombre de points qui mérite d’être précisé et ajusté, une Circulaire « Questions- Réponses » devrait très prochainement voir le jour et donner quelques clés de lecture supplémentaires que toute l’Equipe du Cabinet Lagaranderie Avocats vous aidera, en tant que de besoin, à décrypter.


le 10/04/2018

Articles du même auteur

L’accord conclu entre des entreprises qui reconnaissent l’existence entre elles d’une Unité Economique et Sociale n’est pas un accord interentreprises
La « loi travail » du 8 août 2016 a inséré dans le Code du travail les articles L. 2232-36 à L. 2232-38 consacrant ainsi la reconnaissance et les règles applicables aux accords...
[Lire la suite]
Publié le 12/03/2024
Organisation & Bien-Être au travail
L’annulation ou le report d’une prestation en raison de l’épidémie justifie-t-elle la rupture anticipée des CDD conclus pour assurer celle-ci ?
L’article L. 1243-1 du Code du travail autorise la rupture anticipée du CDD en cas de force majeure qui se définit comme « la survenance d’un événement extérieur irrésistible ayant pour...
[Lire la suite]
Publié le 30/03/2020
Quelle indemnisation pour les salariés en chômage partiel pour garde d’enfant en cas d’indemnisation complémentaire dans l’entreprise ?
Depuis le 1er mai dernier, les salariés parents empêchés de travailler car ils sont contraints de garder leur enfant de moins de 16 ans, tout comme les personnes vulnérables ou résidant avec...
[Lire la suite]
Publié le 19/05/2020
Rémunérations & Avantages Sociaux
L’employeur doit-il verser une indemnité d’occupation aux salariés en télétravail pendant le confinement ?
Cette question peut légitimement se poser dans la mesure où, dans son questions/réponses, le Ministère du Travail semble l’imposer au titre de la prise en charge obligatoire des frais...
[Lire la suite]
Publié le 23/04/2020

Nos experts : Dialogue Social & Relations Collectives

...
Guy ALFOSEA
...
Maylis HARAMBOURE
...
Gwladys DA SILVA
...
Louis CRESSENT
...
Stephanie SERROR
...
Bertrand MERVILLE
...
Justine GODEY

Nos domaine d'Expertise

Dialogue social & relations collectives
Rémunération & Avantage sociaux
Santé

Organisation & bien-être au travail
Libertés & droits humains

Ethique & compliance